Le Cameroun dans sa vision de développement socio-économique, s’est fixé l’objectif d’une croissance économique à deux chiffres, dans son nouveau cadre stratégique de mise en œuvre de la politique gouvernementale en sa seconde phase, la Stratégie Nationale de Développement 2020 – 2030 (SND 30) axée sur l’industrialisation de l’économie camerounaise, devant conduire le pays à l’émergence à l’horizon 2035. En effet, la SND-30 s’articule autour de quatre (04) principaux piliers à savoir (i) la transformation structurelle de l’économie, (ii) le développement du capital humain, (iii) la promotion de l’emploi et l’insertion économique, (iv) la gouvernance et la gestion stratégique de l’Etat.Le pilier central qu’est la transformation structurelle de l’économie exige des changements fondamentaux dans les structures productives, industrielles, financières, administratives, sociales et environnementales afin de favoriser une croissance économique forte et prospère voire un développement endogène et inclusif. L’un des axes prioritaires définis pour la transformation structurelle de l’économie porte sur la dynamisation du secteur privé, constitué à plus de 98% des TPE/PME, la promotion de l’émergence et le soutien des champions nationaux. En effet, pour faire face aux nombreuses difficultés qui freinent l’essor des PME à savoir un accès limité au financement, des carences managériales, une faible connaissance des standards de production, des normes ainsi que de l’infrastructure administrative, juridique et fiscale, un environnement des affaires jugé peu incitatif pour la mise en place et la viabilisation des unités de production performantes, le Gouvernement a mis en œuvre plusieurs dispositifs d’accompagnement non financier visant à améliorer la compétitivité des PME et à renforcer leur gestion comptable et fiscale au rang desquels les Centres de Gestion Agréés (CGA). En effet, les CGA, institués par la Loi des Finances pour l’exercice 1996/1997 portant régime financier du Cameroun, sont des organismes privés sous forme associative agréés par le Ministère en charge des Finances dont le but est d’apporter une assistance en matière de gestion comptable et fiscale, et d’accomplissement des obligations administratives diverses aux personnes physiques ou morales dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur ou égal à 100 000 000 de francs CFA. En outre, les CGA offrent des avantages fiscaux substantiels aux entreprises adhérentes. Les lois des finances successives depuis 2010 accordent une place de choix à ces instruments de promotion des activités du secteur privé. La mise en place des Centres de Gestion Agréés constitue un puissant instrument pour accompagner les PME notamment les Très Petites (TPE) et les Petites Entreprises (PE) dans l’accomplissement de leurs démarches administratives (procédure de création d’entreprise et choix du statut juridique d’une entreprise) et le renforcement des capacités comptables, fiscales et managériales au sein de leurs entreprises. Il s’agit d’un outil qui concourt significativement à la formalisation de notre économie à travers la migration des acteurs du secteur informel vers l’économie formelle car les CGA constituent un cadre par excellence d’aide et d’assistance aux PME face aux contraintes de l’environnement des affaires. Une sensibilisation de plus en plus accrue dans toutes les Régions permettrait sans doute aux acteurs concernés de s’informer sur les textes régissant l’activité des CGA au Cameroun, mais surtout sur les avantages fiscaux du régime de faveur associé aux CGA pour susciter une plus grande adhésion des PME auxdits Centres. C’est dans cette optique que dans le cadre de ses missions de promotion, d’encadrement et de développement des PME, le Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat s’est engagé depuis 2016 à accompagner les CGA, en vue de susciter un plus grand nombre d’adhésions des Très Petites, des Petites et des Moyennes Entreprises aux Centres de Gestion Agréés à l’effet de structurer leurs entreprises et assurer leur migration vers le secteur formel ; et ce, à travers l’organisation des Caravanes de sensibilisation des PME pour leur adhésion dans les CGA. Ainsi, au regard de l’engouement manifesté par l’ensemble des acteurs de l’écosystème entrepreneurial national et international, le MINPMEESA a organisé à date, avec l’appui technique de la Direction Générale des Impôts (DGI) et en liaison avec les administrations sectorielles et divers partenaires, huit (08) éditions desdites caravanes sur l’ensemble du territoire national. Elles sont une réponse aux nombreux plaidoyers du secteur privé sur la vulgarisation des instruments gouvernementaux mis en place en faveur des acteurs du secteur privé, et constituent par ailleurs d’importants moments d’information, de communication sur les programmes et actions gouvernementaux développés au sein des administrations sectorielles, pour susciter leur totale adhésion à ces initiatives.Les résultats obtenus au terme de ces huit éditions notamment en termes de nombre de nouvelles adhésions dans les CGA et de nombre de nouveaux CGA agréés sont encourageants. Ces résultats traduisent à suffisance l’efficacité de cet instrument au regard du dépassement d’atteinte de l’objectif de 800 nouvelles adhésions, tel que défini dans la feuille de route ministérielle gouvernementale pour l’exercice 2023. Il est à noter que ces résultats sont essentiellement évolutifs car le nombre de nouvelles adhésions s’élève à date à 1150 tandis que le nombre de CGA opérationnels est d’environ 40.Cependant, parvenus au terme de la couverture nationale du déploiement de cette activité et au vu de la récurrence des recommandations formulées, il s’avère nécessaire d’envisager un changement du format d’organisation desdites Caravanes afin de lui revêtir un caractère plus innovant.En effet, dans le cadre de l’organisation de cette neuvième édition, il conviendrait de prendre en compte les aspects liés au cadre institutionnel régissant l’activité des CGA au Cameroun, aux missions dévolues aux CGA et à leur structuration, aux enjeux des accords de partenariats économiques ratifiés par le Cameroun et de la ZLECAF, aux évolutions enregistrées au sein de l’écosystème entrepreneurial, à l’environnement économique, au renforcement de l’ancrage territorial des caravanes de sensibilisation, à la priorité accordée par le MINPMEESA aux sous-secteurs Agro-industrie, Forêt-bois et Coton-textile-confection-cuir, aux opportunités de financement offertes par les PTF tant nationaux qu’internationaux en faveur des acteurs du secteur privé, aux avantages fiscalo-douaniers prévus en faveur des PME installées autour des zones portuaires.Eu égard à ce qui précède, le MINPMEESA entend organiser au cours du mois d’octobre 2024 l’acte 9 des caravanes de sensibilisation sur les Centres de Gestion Agréés dans la ville de Kribi. Le choix de cette ville se justifie par le fait qu’un nombre important d’activités économiques gravitent autour de la zone industrialo-portuaire de Kribi. En effet, située dans la Région du Sud du Cameroun, la ville de Kribi regorge d’un énorme potentiel économique, industriel, maritime, énergétique et touristique dont pourrait bénéficier les PME qui y sont implantées. En effet, une zone industrialo-portuaire est un espace délimité servant à des fins industrielles et situé à proximité de services portuaires ainsi que d’infrastructures routières et ferroviaires. Cette proximité représente un avantage comparatif considérable pour les entreprises, notamment pour celles du secteur de la transformation, puisqu’elle permet un accès facilité aux intrants et une distribution adéquate des marchandises produites vers les marchés internationaux. Ainsi, le Port Autonome de Kribi (PAK) offre de nombreux avantages aux entreprises, tels que des infrastructures de transport portuaires, routières et ferroviaires performantes ; des capacités d’approvisionnement énergétique de calibre industriel ; des terrains prêts à être exploités ; un environnement d’affaires favorisant la synergie entre les différentes activités industrielles. Ainsi, la localisation à proximité d’une infrastructure portuaire représente un réel avantage comparatif sur lequel s’appuient un grand nombre d’entreprises, notamment celles du secteur manufacturier, grâce à la qualité des aménagements et aux incitations administratives, fiscales et douanières. En outre, le PAK élargit les opportunités de marché des entreprises locales et favorise la compétitivité du commerce extérieur par la baisse des coûts liés au transit (transport et logistique) ainsi que de l’industrialisation de l’économie locale et nationale par la mise en valeur et la transformation des ressources naturelles agricoles et minières.Compte-tenu de ce qui précède, il serait opportun de vulgariser les CGA auprès des unités de production installées à proximité de la zone industrialo-portuaire de Kribi ; toute chose qui induirait leur adhésion à ces centres et contribuerait à n’en point douter à améliorer leur structuration, leur rentabilité et in fine, leur compétitivité.D’où le thème : « Les CGA, un maillon essentiel dans le dispositif de structuration et de formalisation des PME de la place portuaire de Kribi ».Il s’agira dans le cadre de cette neuvième édition, de poursuivre la sensibilisation des acteurs pour une adhésion plus accrue dans les CGA et ce, à travers un séminaire de sensibilisation multisectoriel présentant les dispositifs institutionnels d’accompagnement dédiés aux PME, des ateliers thématiques, l’organisation d’une caravane mobile de sensibilisation dans la ville de Kribi, un village d’exposition des CGA et des PME. Pour ce faire, une mobilisation des ressources humaines, financières et techniques émanant tant du MINPMEESA que des administrations sectorielles et organismes publics partenaires, des partenaires techniques et financiers, des CGA, des regroupements patronaux et associations professionnelles des PME et autres partenaires stratégiques, est nécessaire.
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Oct