Cérémonie de Clôture du Colloque International sur la Diffusion de la Culture Entrepreneuriale au Cameroun

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Le Ministre des PME, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat Achille BASSILEKIN III a présidé ce mercredi 23 octobre 2024, la Cérémonie de Clôture du Colloque International sur la Diffusion de la Culture Entrepreneuriale au Cameroun à l’amphithéâtre 500 de l’IRIC, suivie de la signature d’une Convention MINPMEESA/UNIVERSITÉ DE YAOUNDÉ II et de la remise des prix.
L’an deux mil vingt-quatre, les vingt-deux et vingt-trois du mois d’octobre, au Campus de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun, s’est tenue le Colloque International sur la Diffusion de la Culture Entrepreneuriale au Cameroun.
Cet évènement présidé par le Ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat et placé sous le thème central « Diffusion de la Culture Entrepreneuriale au Cameroun : Comment dynamiser ce chainon ?» a vu la participation des membres du Gouvernement, notamment le Ministre d’Etat, Ministre de l’Enseignement Supérieur et le Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, des membres du corps diplomatique accrédité à Yaoundé, des Partenaires Techniques et Financiers, l’invité spécial de Monsieur le Ministre, des Directeurs Généraux d’entreprises publiques, du Président du GECAM, des responsables des Universités, de hauts responsables de l’administration publique et parapublique, des experts nationaux et internationaux de l’entrepreneuriat et de la finance, des promoteurs de PME/Start-up, et un important parterre d’étudiants issus des Universités et Grandes Ecoles.
Les articulations ci-après ont principalement meublé ce Colloque :
-la cérémonie solennelle d’ouverture ;
-la conférence inaugurale donnée par l’invité spéciale ;
-une table ronde ministérielle dont la modération a été assurée par le Ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat au cours de laquelle le Ministre d’Etat, Ministre de l’Enseignement Supérieur a fait une communication spéciale particulièrement dense et riche ;
-des communications scientifiques bâties autour du thème central du Colloque ;
-Un atelier spécial animé par l’invité spécial, Monsieur Gary SHOENIGER ;
-Une table ronde clôture.
la cérémonie solennelle d’ouverture a été ponctuée par trois prises de parole parmi lesquelles :
1-Le mot de bienvenue du Directeur de l’Institut des Relations Internationales du Cameroun, lequel après les civilités d’usage a indiqué que l’institution dont il a la charge s’est inscrit dans la dynamique de promotion de l’entrepreneuriat prescrite par le Gouvernement et que le Colloque contribuera à une meilleure compréhension des enjeux qui gravitent autour de l’entrepreneuriat par les participants.
2-Le mot du Représentant du Bureau International du Travail qui a rappelé les missions de cette institution internationale lesquelles portent entre autres sur la promotion du travail décent, des emplois productifs, et le soutien à l’esprit d’entreprise et l’appui aux entreprises durables.
Lors de son allocution d’ouverture, le Ministre des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie Sociale et de l’Artisanat a souligné que le Colloque marque l’aboutissement de trois années de travail et qu’il a pour but de jeter une lumière crue sur la diffusion de la culture d’entreprise au Cameroun et de créer auprès de toutes les parties prenantes l’intérêt de développer l’éducation et la culture entrepreneuriale au sein de la société et de favoriser son intégration à tous les niveaux d’enseignement et de formation. Il a relevé que le Cameroun a entrepris de promouvoir l’entrepreneuriat et de nombreuses initiatives ont été prises pour accompagner les acteurs. Il a invité les participants à un changement de paradigme et à la création des conditions pour induire plus d’emplois tout en rappelant que le développement de la culture entrepreneuriale au Cameroun fait appel à divers acteurs parmi lesquels le système éducatif et ses démembrements.
La conférence inaugurale, de l’invité spécial, Gary SCHOENIGER, a essentiellement portée sur le développement de la mentalité et de l’état d’esprit de l’entrepreneur ainsi que du rapport qu’il doit avoir avec son environnement immédiat. Il a relevé qu’en dépit des obstacles persistants, la mentalité de l’entrepreneur doit être orientée vers la compréhension des aspects de l’activité entrepreneuriale, le besoin d’être utile à la société à travers des solutions novatrices et la saisie des opportunités. Pour lui, l’éducation est le lieu où nous pouvons le mieux insuffler l’esprit entrepreneurial.
Intervenant pendant la table ronde ministérielle et au cours de sa communication spéciale, le Ministre d’Etat, Ministre de l’Enseignement Supérieur a centré son intervention sur quatre questionnements à savoir : le questionnement diaconique, le questionnement contextuel, le questionnement pragmatique et le questionnement dialectique. Il en est essentiellement ressorti les constats ci-après : -l’offre en matière d’enseignement supérieur au Cameroun est en évolution constante depuis la réforme universitaire de 1993 (11 universités d’Etat et 580 Institut Privés d’Enseignement Supérieur), -l’Université s’est désormais focalisée sur les concepts d’université-entreprise et d’étudiant-entrepreneur. Il s’agit, dans ce registre, de combiner savoir-savant et savoir-faire, et finalement de faire migrer les universités classiques vers les universités entrepreneuriales en s’appuyant sur le triptyque assurance qualité, professionnalisation et digitalisation des enseignements et employabilité des diplômés de l’enseignement supérieur prescrit par le Chef de l’Etat.
Par la suite, le Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, a insisté sur la vulgarisation de l’importance de la formation professionnelle et sur le fait que c’est celle-ci qui permet d’aboutir à un métier et de transformer les matières premières, dont le Cameroun est richement doté, en produits finis.
Dans son intervention, le Président du GECAM a relevé que le parcours de l’entrepreneur est marqué par diverses épreuves, de la détermination, l’engagement et les expériences vécues, notamment en termes d’écueils et de difficultés rencontrés, lesquelles permettent de développer l’indispensable résilience de l’entrepreneur. Dans ce sens, il est revenu sur son parcours personnel qui est le résultat des enseignements formels reçus durant son cursus scolaire, mais également de son expérience personnelle au contact des initiatives entrepreneuriales de ses parents. Il a estimé que la diffusion de la culture entrepreneuriale suggère un réexamen des référentiels à l’œuvre au sein de la société camerounaise. Pour cela, il est important que les pouvoirs publics valorisent davantage les entrepreneurs dans l’espace public et médiatique.
Le Professeur UM-NGOUEM Marie Thérèse a centré son intervention autour de la question du rôle du secteur informel dans la dynamique entrepreneuriale. Pour cela, elle a articulé sa présentation en quatre points à savoir : comment l’esprit d’entreprise se développe dans le corps social, le poids du secteur informel dans le tissu économique national, les raisons qui font que certains entrepreneurs font le choix de l’informel alors qu’ils ont l’alternative du formel, les voies et moyens de catalyser la culture entrepreneuriale chez les acteurs du secteur informel.
Monsieur Roland KWEMAIN dans son intervention s’est penché sur les facteurs qui empêchent l’éclosion de la culture entrepreneuriale au Cameroun. Pour lui, le blocage est davantage mental et psychologique et il y’a lieu d’introduire les programmes d’enseignement de l’entrepreneuriat dans les cursus primaire et secondaire, encourager la formation professionnelle et célébrer les entrepreneurs à succès à travers des prix d’encouragement.
Reprenant la parole, l’invité spécial a formulé quelques remarques conclusives au terme de la table-ronde. Pour lui, le Cameroun dispose d’un énorme potentiel économique qui reste inexploité, ce qui ouvre un immense champ d’opportunités pour les activités entrepreneuriales. Pour concrétiser ces opportunités, il est important d’aller vers un changement des schémas de pensées qui jusque-là ont eu cours et de stimuler un éveil de l’esprit d’entreprendre auprès des populations dès le plus jeune âge car, à l’université, il se fait déjà tard.
Les communications scientifiques bâties autour du thème central qui ont suivi ont porté sur les cinq thématiques ci-après :
-Etat des lieux de l’entrepreneuriat au Cameroun et politiques gouvernementales ;
-Diffusion de la culture Entrepreneuriale ;
-Ecosystème Entrepreneurial ;
-Déterminants de la Culture Entrepreneuriale ;
-Culture Entrepreneuriale et prise de risque.
Ces thématiques étaient alimentées par 25 communications portant sur divers constats et observations relatives à la diffusion de la culture d’entrepreneuriale au Cameroun.
L’atelier animé par l’invité spécial a porté sur
La table ronde de clôture sur la diffusion de la culture entrepreneuriale et transformation structurelle : que peut-on retenir ?
Au terme des différents travaux, en plénière et en atelier, diverses recommandations à l’endroit du Gouvernement, des Universités et du secteur privé ont été formulées.
La substance desdites recommandations se présentent ainsi qu’il suit :
A L’ENDROIT DU GOUVERNEMENT :
Instituer des modules d’enseignement de l’entrepreneuriat dans les cycles primaire, secondaire et supérieur ;
Produire un manuel officiel sur l’enseignement de l’entrepreneuriat ainsi que tout autre outil susceptible de développer le mindset de l’entrepreneur ;
Mettre davantage en lumière les entrepreneurs sur l’espace public et médiatique et célébrer les success stories afin de susciter des vocations ;
Favoriser la mise en place d’une coalition multi-acteurs pour la promotion de l’entrepreneuriat-étudiant dans une variété de domaines (industrie, artisanat, culture, musique, sport, écologie, digital, etc.) ;
Faire de l’expérience du secteur informel un espace d’apprentissage dans la dynamique de structuration et de développement de l’esprit entrepreneurial ;
Encourager l’orientation des jeunes vers les cycles de formation professionnelle et d’entrepreneuriat.
Promouvoir la diffusion de la culture entrepreneuriat moderne base sur la création de l’entreprise moderne ;
A l’endroit des universités :
Elaborer des modules et curricula de formation intégrant l’éducation entrepreneuriale ;
Renforcer les synergies d’action avec les entreprises ;
Organiser le suivi personnalisé des porteurs de projet et des étudiants entrepreneurs ;
Prévoir des dispositions pour faciliter la formation en alternance des étudiants entrepreneurs ;
Construire un écosystème innovant local en faveur de l’entrepreneuriat en faveur des étudiants ;
Mettre en place des filières innovantes adaptées aux besoins socioéconomiques du pays qui portent sur l’entrepreneuriat et l’employabilité des diplômés ;
Organiser les acteurs de l’écosystème en réseau pour faciliter la mobilité des étudiants porteurs de projets entrepreneuriaux
A L’ENDROIT DU SECTEUR PRIVE :
Se former à l’usage de l’outil numérique pour capter les opportunités d’affaires qu’offre ce secteur ;
Avoir une relation de proximité avec l’administration et les mentors pour réduire l’asymétrie d’information et les délais de traitement des dossiers d’accompagnement ;
Avoir une culture d’entreprise basée sur la créativité, l’innovation et les valeurs patriotiques ;
Développer une culture de mentorat pour soutenir les porteurs d’idée de projets et les start-up ;
Accompagner les jeunes entrepreneurs à travers des programmes de mentorat
Promouvoir des programmes d’éducation financière en faveur des jeunes entrepreneurs incluant des accompagnements post-financement.
À l’endroit du corps social (parents, communauté éducative,
A l’attention des parents :
Susciter, dès le plus bas âge, la fibre entrepreneuriale à leur progéniture ;
Fait à Yaoundé, le 23 Octobre 2024